1985
Juin : première poussée
de SEP pour ma mère qui a débuté par une névrite
optique rétro-bulbaire (NORB).
Ma mère est soignée par corticothérapie, elle récupérera dans la
totalité
mais beaucoup de temps a été perdu dans la définition du diagnostic
qui fut confirmé à la suite d'une ponction lombaire et à la série
de potentiels évoqués, sensitif, auditif et visuel.
Cet épisode d'incertitude, de doute et d'interrogations m'a profondément
troublée car j'avais le sentiment qu'on me cachait quelque chose,
à moi et à ma famille.
Septembre : Première poussée de SEP déclenchée deux jours après la rentrée en
classe de Troisième.
Première NORB sur l'œil droit, traitée d'emblée par Solumédrol en
I.M. Il s'agissait d'une baisse brutale de l'acuité visuelle de l'œil.
Et il n'était noté aucune autre anomalie importante à l'examen neurologique.
Seuls des réflexes un peu plus vifs au membre inférieur droit qu'à
gauche. Pas d'anomalie à l'examen du fond des yeux.
Réalisation en externe d'une ponction lombaire dont le LCR est de
type inflammatoire, et des potentiels évoqués visuel, somesthésique
et auditif. Le tout fut réalisé en externe à l'Hôpital Saint-Julien
de Nancy.  1986 : 4 épisodes neurologiques.
Avril : NORB sur l'œil gauche, traitée par une corticothérapie en I.M. par
Solumédrol.
Août : NORB sur l'œil gauche traitée par Synacthène à faible dose,
puis par Solupred qui n'ont rien donné d'où la mise en place d'une
cure de Solumédrol en I.M. à l'Hôpital de Saint-Julien de Nancy,
que j'ai suivie tout en faisant ma rentrée au Lycée Pierre et Marie
Curie de Neufchâteau en Seconde (septembre). Pas d'anomalie particulière
pour l'examen neurologique.
Novembre
: un épisode d'hypoesthésie de l'hémipharynx traitée par corticothérapie
en I.M. Mise en route d'un traitement par Imurel à raison de 2 comprimés
par jour pour une durée de 18 mois. Et un épisode de NORB à l'œil
droit traitée par Solumédrol en I.M.
 1987
Janvier : épisode
de dysgeusie latéralisée à droite.
Mars : troubles sensitifs aux membres inférieurs qui évoquent bien
des troubles de la sensibilité profonde soignés par une cure de Corticothérapie,
Solumédrol en I.M. Poursuite de l'Imurel.
Juin : NORB qui semble mal régresser. 4e poussée depuis
la mise en place du traitement par Imurel. On parle alors de cures
" flash " de Solumédrol en prévision d'éventuelles poussées.
Mai : fourmillements du pouce gauche se propageant à l'ensemble de
la main, puis du membre supérieur et une sensation de peau cartonnée
remontant à la face latérale du cou et du cuir chevelu.
Diminution de la force de serrage du membre gauche supérieur. Lors
d'un bilan général suite à mon hospitalisation à l'Hôpital Saint-Julien
à Nancy en prévision d'un examen de salle de synthèse, une baisse
de l'acuité visuelle suite aux épisodes de NORB à répétition est constatée.
Un typage HLA est alors prévu dans le cadre du développement d'un
traitement à base d'Endoxan.
Cela ne fut pas appliqué car à l'époque l'Endoxan n'était pas encore
très bien maîtrisé et mes parents avaient refusé ce traitement.
Poussée soignée alors par Solumédrol en IM à fortes doses, 3x120 mg
par jour.
Au bout de six mois, tout rentre enfin dans l'ordre.
Dans l'été, démarrage de la Méthode Kousmine, méthode suisse.  1990
Mai : côté droit paralysé alors que je devais passer le concours d'entrée
à l'Ecole d'Infirmière et mon Baccalauréat en juin.
Je passe ces examens scolaires grâce à l'aide accordée par le Ministère
de la Santé et le Ministère de l'Education.
Je n'ai pas eu mon concours mais mon baccalauréat au rattrapage.
Septembre : poussée au niveau des membres inférieurs. 
1991
Avril : poussée au niveau des membres supérieurs.
Août : première IRM cérébrale qui révèle des plaques blanches
prédominantes et qui peuvent alors s'intégrer dans le contexte
d'une affection démyélinisante multiloculaire.
Novembre : poussée au niveau des membres inférieurs. La multiplication
et la répétition des poussées conduisent à conclure à l'échec
de l'Imurel, de proposer à nouveau la cure d'Endoxan avec hospitalisation
de trois semaines mais encore, les risques sont trop importants.
Début d'un traitement par Isoprinosine, trois comprimés par jour,
puis du Liorésal et du Mantadix qui ont des effets positifs
sur ma fatigue.
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Photo © BSIP/Cavallini James |
L'IRM
est aujourd'hui incontournable dans le diagnostic de la SEP.
Ici, une atteinte médullaire. |
 1992
Avril : poussée au niveau des membres inférieurs.
Handicap à la marche de plus en plus important nécessitant la prise
de béquilles.
Septembre : difficulté pour écrire de nouveau.
Décembre : sifflements aux oreilles et corticoïdes à nouveau par I.M.  1993
Juin : poussée au niveau des membres supérieurs alors que je devais
passer ma Licence de Sociologie à la Faculté de Lettres à Nancy. Asthénie,
fatigue de plus en plus importante.
Les séquelles sont de plus en plus importantes et handicapantes.
Lente détérioration de mon état physique général.
Octobre : trois perfusions en bolus de Solumédrol car fatigabilité
extrême et gêne à la marche qui est très ataxique.
(Même scénario en février 1995.)  1994
Problème vésico-sphinctérien traité par du Vasobral et du Ditropan
dans un premier temps, et par du Xatral suite à un bilan uro-dynamique
au Centre de Réadaptation Fonctionnelle à Lay-Saint-Christophe.
Je ne peux plus me passer de mes béquilles.
Avril : début de la cure intensive d'Endoxan pendant 13 jours pour
arriver à un état d'aplasie (perte de mes cheveux) suivie de la cure
mensuelle d'Endoxan prévue pour un an jusqu'en juin 1995.  1995
Août : IRM de contrôle. Arrêt de mes études. Niveau obtenu : Maîtrise
de Sociologie.
Décembre : début du protocole de l'Interféron Beta prévue pour un
an jusqu'en décembre 1996 avec de grosses difficultés pour le supporter
et pas d'effet concluant.  1996
Mai : prise du fauteuil roulant.
15 septembre : emménagement dans mon appartement sur Nancy.  1997
Février : forte poussée de fièvre suite à une infection urinaire et
des complications avec une sinusite. Alitée pendant cinq jours.
Mars : consultation à Lay-St-Christophe et début de 2 mois de kinésithérapie
et de la pratique de l'auto-sondage.
Mai : consultation auprès du docteur Debouverie, Neurologue Praticien
Hospitalier à l'Hôpital Saint-Julien car paralysie accentuée de la
jambe droite.
Juin : troisième IRM qui révèle une profusion de plaques blanches
inquiétantes. Ma jambe gauche ne fonctionne plus, plus d'équilibre.
Énormes difficultés pour me redresser dans mon lit, dans mon fauteuil,
pour me lever, me laver, pour les actes essentiels de la vie. Je suis
obligée de prendre une infirmière pour des soins de nursing.
Juillet : rendez-vous auprès du docteur Debouverie. Début de 6 mois
de Novantrone qui se termine en décembre 1997. Je retrouve un peu
plus d'autonomie.  1998
IRM de contrôle au début de l'année.
Juillet-août : un mois de cure dans le Centre de Réadaptation en milieu
marin à Cerbère qui m'a apporté beaucoup. Je fais à nouveau 300 mètres
avec mes béquilles.  1999
Août : , un nouveau mois à Cerbère. Pas le même résultat cette année
car depuis septembre, ma jambe droite est beaucoup plus faible, diminution
de la masse musculaire.
Octobre : consultations à Lay-St-Christophe et à l'Hôpital
Central.

2000
Mars (23, 24 et 27) : trois perfusions
en I.V. de cortisone, car la fatigue se fait trop pesante, ainsi
que des difficultés accentuées pour me mouvoir et écrire.
L'examen neurologique imposa cette cure de corticoïdes, qui m'apporta
un souffle nouveau, d'autant plus bénéfique que ma dernière
cure était déjà ancienne.
Juillet-août : nouveau mois à Cerbère.

2001
Bien des événements se sont produits et m'ont amenée
à faire une pause et une série de trois fois 1,5 g de
cortisone.
Effectivement, je me suis engagée pour ma ville et ai fait
campagne auprès d'une personnalité nancéienne,
avec l'espoir de faire changer les choses sur Nancy, tout comme cinquante-quatre
colistiers.
Mais le quinze janvier, suite à une mauvaise chute, je me suis
fracturé et déplacé le péroné gauche,
celui de ma meilleure jambe.
Ce furent alors six semaines d'immobilisation, une grande partie de
mobilité de force, et en retour, une spasticité accrue
de la jambe gauche et des douleurs aussi bien orthopédiques
que neurologiques.
J'ai donc fait ma série de perfusions les 31 mai, 1er
et 5 juin, laquelle m'a beaucoup aidée en me redonnant un bon
"coup de fouet".
J'ai en projet de faire un nouveau bilan uro-dynamique courant août,
car mes voies urinaires ont beaucoup souffert lors de ce mauvais passage.
C'était le week-end de l'Ascension, le soleil avait bien tapé
et pour ma part, ce coup était trop fort, je me suis écroulée
et remise.
À partir du 5 juillet, je retourne à Cerbère
pour ma cure d'un mois afin de remonter la pente. Je vais aussi
reprendre la plongée sous-marine et vous rapporter de nouvelles
photos.
À suivre... |