Ma SEP remonte à septembre 1985, mais elle ne peut se raconter
sans vous préciser que 3 mois plus tôt (en mai), ma mère
(âgée de 41 ans à l'époque) était
en voyage de fin d'année scolaire près de Paris, avec
ma petite sur et mon petit frère.
Elle
est revenue de ces quelques jours de détente avec une névrite
optique rétrobulbaire (NORB), soit une baisse brutale de la vision
sur l'il. Celle-ci fut diagnostiquée, mais beaucoup de
temps fut perdu avant de pouvoir mettre en route un traitement à
base de corticoïdes.
Elle ne récupéra pas en totalité, mais fera peu
d'épisodes par la suite. Elle est aujourd'hui grand-mère,
sur ses deux jambes ou son vélo, fait de la gymnastique une fois
par semaine, même si la fatigue se fait sentir ainsi que la présence
de troubles de l'équilibre.
Je reprends le cours de mon récit, mais il me semblait important
de relater cet épisode. Ma
SEP a donc débuté en septembre 1985 (j'avais 14 ans et
demi). J'étais rentrée en classe de 3e un mardi. Le
jeudi, de retour à la maison vers 17 heures, j'ai annoncé
à ma mère que je ne voyais plus rien avec mon il
droit. L'ophtalmologiste
consultée en urgence le samedi ne découvrit rien d'anormal,
ni sur sur la pupille, la rétine et le fond de l'il.
Le médecin de famille semblait un peu dépassé et
nous rassura en disant à Maman que : "La foudre ne tombe
jamais deux fois au même endroit". L'avenir le démentira. La
semaine suivante, je partais pour Nancy en neurologie à l'hôpital
Saint-Julien, pour y effectuer dans l'après-midi tous les examens
: potentiels évoqués, sensitifs, visuels, auditifs, ponction
lombaire, prise de sang... Après
quoi, je rentrai chez mes parents car l'hôpital était complet
(pas un lit pour moi). Mais j'étais bien contente de ne pas y
rester.
Un traitement par corticoïdes fut mis en route rapidement, mais
je ne retrouvai pas la totalité de mon acuité visuelle. Et
perdrai d'autres fonctions car, après 15 ans de SEP, je suis
en fauteuil roulant et j'étais loin de penser que je me retrouverais
aujourd'hui à écrire ces lignes pour mon site personnel.
J'ai essayé de nombreux traitements : Isoprinosine, Imurel, Endoxan,
Interféron et Novantrone. Aujourd'hui,
je ne prends plus rien et ne me suis jamais sentie aussi bien sans aucun
traitement. Je consomme des vitamines, deux séances de kinésithérapie
par semaine, un mois de cure à Cerbère, ainsi qu'une visite
annuelle auprès de mon neurologue, le docteur Debouverie à
l'Hôpital Neurosciences de Nancy (voir page Liens).

Mon
parcours avec une SEP n'a rien d'exemplaire et, pour toutes les personnes
qui liront ce témoignage, n'essayez pas de calquer la vôtre
à la mienne ou à celle de ma mère, il y a autant
de cas différents que de personnes atteintes.
De même, je m'abstiendrai de vous parler des problèmes
de diplopie, d'infections ou de fuites urinaires, de constipation,
de douleur, de fatigue, de spasticité ou de syndrome cérebelleux...
Pour en savoir plus, allez à la page détails
chronologiques.
Vous pouvez aussi découvrir le
témoignage d'un ami.
Je vous invite également à consulter la page SEP,
et à lire les différents articles concernant cette pathologie
et autres problèmes des personnes handicapées.
Par ailleurs, j'ai placé mon CV,
car je suis (ou étais ?) à la recherche d'un emploi, et
c'est encore plus difficile quand on est en fauteuil...
Je dis "étais ?", car il y a du nouveau. Après
une semaine d'essai de mise au travail (du 14 au 18 et du 21 au 23 mai
2001) qui s'est révélée concluante, j'ai débuté
le 6 août trois mois de CES en tant que standardiste à
l'APF.
Ces trois mois s'étant bien passés, le CES s'est transformé
en CEC (à mi-temps), renouvelable tous les ans pendant cinq ans... |